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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
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Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

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Richard Yung
Octobre 2021

Paris, 11 avril 2021 (Sud Ouest)

Cinq ans après son adoption, la loi prostitution qui pénalise les clients divise toujours autant. Pour ses détracteurs, elle a accru la précarité des travailleuses du sexe alors que ses partisans saluent « un formidable outil » mais déplorent le manque de moyens.

La loi du 13 avril 2016, qui affirme la volonté abolitionniste de la France, a marqué un « changement culturel » sur la prostitution. Si elle abroge le délit de racolage, elle permet de verbaliser les clients.

Double victime

La prostituée est « désormais une victime en toutes circonstances de son éventuel proxénète mais aussi du client », a résumé Elvire Arrighi, cheffe de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), lors d’une table ronde au Sénat sur le bilan de la loi.

Entre 2016 et 2019, 1 300 clients ont été verbalisés par an en moyenne, principalement en Île-de-France. L’amende de 1 500 euros peut aller jusqu’à 3 750 euros en cas de récidive. Quelques centaines de clients ont participé à des stages de sensibilisation.

Parcours de sortie peu suivi

La loi donne aussi accès aux prostituées à un « parcours de sortie », de deux ans. En s’engageant à arrêter la prostitution, elles bénéficient d’un titre de séjour temporaire, d’un accès à des formations et d’une aide financière, l’Afis, d’un montant de 330 euros pour une personne seule.

Mais le bilan est plus que modeste. Au total, 564 personnes sont entrées dans ces parcours, alors que l’objectif était de 1 000 parcours pour la seule année 2017. Il y a, selon les estimations officielles, 30 000 à 40 000 personnes prostituées en France.

« L’Afis nous semble insuffisante », a expliqué lors de la table ronde au Sénat, Pierre Loulergue, de l’Inspection générale des affaires sociales. Une fois qu’elles arrêtent leur activité, les personnes prostituées sont face à des difficultés financières et d’hébergement, a-t-il souligné. « Ce sont des personnes démunies, tentées de reprendre l’activité et qui peuvent se refaire capter par les réseaux ».

Augmentation des violences

Les associations qui étaient déjà opposées à la loi en 2016 dressent un bilan très noir. « Elle a eu un effet délétère sur les travailleuses du sexe. Elle a engendré une augmentation des violences, une dégradation de leur état de santé », alerte Salomé Linglet, coordinatrice du programme Jasmine (contre les violences aux prostituées) à Médecins du Monde.

« Elles ont constaté une raréfaction de la clientèle et donc une diminution de leurs ressources. La loi a entraîné pour elles une précarisation accrue », encore aggravée par les confinements, poursuit-elle.

Pour June Charlot de l’association Grisélidis à Toulouse, cette loi est « catastrophique ». « Les clients sont moins nombreux, donc le rapport de force est en leur faveur. Ils négocient les pratiques, les tarifs. Il faut bien manger donc malheureusement, certaines acceptent des rapports sans protection ».

La loi puis les confinements ont accéléré un processus qui était déjà enclenché : 90 % de la prostitution se fait aujourd’hui en hôtel ou en appartement, alors qu’en 2016, elle était principalement pratiquée sur la voie publique (54 %), selon les données de l’OCRTEH. « Cela rend l’accès aux victimes et leur protection bien plus complexe car leur activité est rendue quasi-invisible », a expliqué la cheffe de l’Office.