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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Nous avons reçu de tristes nouvelles de notre amie Nadine Plet de Nouvelle-Zélande que vous pourrez lire ci-dessous.

L'état d'urgence a été déclaré hier soir, et nous sommes maintenant en alerte rouge. La ville de Christchurch a, une fois de plus énormément souffert. En fait, j'y étais la semaine dernière, mercredi, jeudi et vendredi, je l'ai donc échappé belle...
Je restais au centre ville, l'hôtel où je restais était près de Colombo street, là où c'est le plus touché. Déjà la semaine dernière alors que je me baladais au centre ville (près de la cathédrale), je constatais avec effarement les dégâts des tremblements de terre précédents. Bâtiments du début du siècle condamnés, bâtiments historiques en fait, vu la jeunesse de la Nouvelle-Zélande. Je regrettais le fait que ce passé historique allait disparaitre. Ces bâtiments qui constituaient un passé ne restaient plus qu'un lambeau de mémoire marqué au rouge "building condemned do not enter".

Les rues fermées à moitié à cause des travaux de réparation des conduites d'eau et égouts déjà commencés. Les magasins non condamnés, qui visiblement souffraient du manque de passage piétonnier vu la rue barrée. magasins qui ne pouvaient même pas me rendre la monnaie sur l'article anodin que je leur avais acheté... seule cliente de la journée...La vie avait du mal à redémarrer. Quelques cafés, bistrots en face de Latimer Square, maintenant Centre d'urgence où les gens dorment sous des tentes , essayaient de redonner la vie à la ville. Deux musiciens jouaient pour procurer de la musique aux cafés qui étaient ouverts, et en faisant cela essayaient d'attirer les clients pour que la vie retourne à la normale. Il n'en n'était rien. L'équipe avec laquelle j'ai travaillé pour négocier du matériel cardiaque nous a envoyé un seul emél : This is hard. Keep in touch.

Nos collègues à Auckland qui retrouvent un membre de la famille qu'hier soir après une journée de recherche, les images de personnes sous les débris, une jeune mère tuée alors qu'un jeune Maori a vu la terrasse d'un bâtiment s'écroulait sur elle avec l'enfant qu'elle tenait dans les bras. La rapidité du geste du jeune homme à déblayer les décombres, fait que l'enfant a été sauvé, pas la mère...la terrasse était en béton.

Le chiffre inconnu des victimes, chiffres qui ne cesse de grimper. Nous attendons le résultat des courses en quelque sortes : les gens partis faire des achats et qui ne rentrent pas chez eux...

Les enfants qui avaient besoin d'être hospitalisés ont été évacués sur Auckland. L'absence d'eau nous a obligé à évacuer les malades en insuffisances rénales, une trentaine sont évacués en ce moment.

Que dire de l'homme secouru sous des décombres et un journaliste qui lui demande peu de temps après "How do you feel ? " et sa réponse : alive. Un autre secouru aidé par la pensée à sa femme enceinte de leur 4ème enfant. Il nous apprend "live life to the full, don't worry about money and other stuff in life". Ce désastre nous apprend que la vie ne tient vraiment qu'à une voiture où nous sommes rentrés trop tôt, un magasin d'où nous sommes sortis trop tard, un retour de déjeuner trop pressé ou un rendez-vous en retard... Comment vous décrire les cris de joies lorsqu'un Tristan retrouve son Iseult ?. Que d'efforts déployés pour un seul sauvetage, une vie...

A risque d'être cliché, je ne sais pas vous décrire la douleur et le désarroi dans lequel nous sommes. Même pour ceux qui, comme nous les "Jafas" [just another fucking Auclander] n'avons pas eu l'expérience de ce drame. Notre détresse est vécue par le fait que nous voulons faire qqch mais nous ne pouvons rien faire, au risque de gêner les secours sur place.

La tristesse nous poigne, le désarroi accentue notre détresse, nous avons les poings liés par notre incapacité d'agir sur place. Nous continuons. Voir les évènements se déroulaient devant nous.Nous faisons le mieux que nous pouvons, dans ce que nous avons à faire. Attendre.

Après tout, n'est-ce pas Camus qui a écrit "l'essentiel dans la vie est de bien faire son métier"...

Hare Mai

N