Bienvenue sur ce site Archive

Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

J’arrive à Annaba le lundi 7 novembre 2011 où je suis accueilli par Fwad Hasnaoui, conseiller Français du Monde à l’Assemblée des Français de l’Étranger (1 conseiller de gauche pour 4 conseillers en tout, il y a encore des progrès à faire !) qui a organisé la visite et qui m’accompagnera pendant son intégralité.

Le soir réception organisée par Français du Monde - ADFE : un très agréable dîner algérien (chorba, couscous, ...) dans un grand hôtel, avec musique, karaoké (c’est là qu’on découvre que Fwad est un crooner de talent).

Annaba, 7 nov. 2011

Le mardi 8 novembre, notre première visite est pour le Wali (en fait nous verrons son directeur de cabinet) auquel je présente notre mission.

Nous nous rendons ensuite à la splendide basilique Saint Augustin (évêque d’Hippone) en pleine rénovation grâce à des aides de la France, de donateurs et de la ville et Willaya d’Annaba. Nous pouvons voir en particulier un maitre-verrier à l’œuvre sur la restauration des vitraux.

Nous visitons le site de la nouvelle usine Alsthom (fabrication de rames de tramway) ainsi que l’usine Ferrovial (réparation et rénovation de wagons).

Visite ensuite au consulat général de France, quelque peu bunkérisé : 7600 inscrits et 7600 sur la LEC. Différents services habituels : état-civil, immatriculation, passeports, ... examen de 40000 demandes de visas par an avec un taux de refus très élevé de 37%.
Nous rencontrons les représentants du personnel qui nous expliquent les raisons de leur grève du 9 novembre pour la défense de leurs rémunérations.

Après un déjeuner avec l’ADPE (association pour le développement des entreprises) qui nous permet de mesurer les difficultés qu’elles rencontrent, nous nous rendons aux écoles « Le petit prince » et « El Idrissi » qui font une formation au français en parallèle avec la scolarisation normale plus de nombreuses activités culturelles.

Nous voyons enfin le Centre culturel français dirigé par M. Patrick Garaud qui avec 2000 apprenants à développé largement ses activités.

Le soir à l’invitation du Consul général de France, M. William Bunel, réception de la communauté française où nous rencontrons de nombreux compatriotes dans des secteurs d’activité divers. Diner ensuite avec le bureau de Français du Monde.

Annaba, 8 nov. 2011

Le mercredi 9 novembre, départ matinal sur Constantine.

Nous commençons par une visite du Centre culturel français dirigé par M. Sébastien Lanoye, seule présence officielle de la France depuis la fermeture du consulat en 1993.
Le CCF offre toute la gamme d’activités culturelles habituelles ainsi que des cours de français (1650 adhérents) qui l’autofinance à 30%. Il est également très actif dans la coopération universitaire (beaucoup d’échanges avec des universités françaises). Il abrite une antenne de CampusFrance qui délivre 5000 visas étudiants par an. Il compte 25 ETP (équivalent temps plein) dont un expatrié et intégrera le nouvel Institut français d’Algérie le 1er janvier.

Nous visitons ensuite l’école Ramsys, dirigée par M. Ramoul, à l’extérieur de la ville qui fournit des cours de langue française et des cours encadrés (CNED). Nous rencontrons les responsables des sections Français du Monde et d’espaces culturels français de Constantine, Sétif, Bejaia, Annaba, Jijel et Batna.

Constantine, 9 nov. 2011

L’après-midi, visite de l’espace culturel francophone « les Coquelicots » (1 rue Gounot, Bellevue) dirigé par Mme F. Boulkroune qui offre des activités culturelles et enseignement en langue française (plus de 300 enfants), puis réception de la communauté française (plus de cinquante personnes) à l’invitation de la section Français du Monde - ADFE de Constantine, et enfin invitation à diner à tous les participants. Nous y rejoignent plusieurs des responsables de la Société des Eaux de Marseille qui gère le réseau de l’eau pour toute la Willaya.

Le jeudi 10, départ (de nouveau matinal) pour Alger où nous visitons le Consulat général sous la direction du Consul général, M. Michel Dejaegher. Le poste compte 18000 inscrits pour toute la circonscription dont 14000sur Alger avec 90% de binationaux. L’activité des commissions est la suivante : environ 200 bourses et 150 allocations de solidarité (500000 €). Le principal problème est l’accueil au Consulat. La situation actuelle avec une prise de rendez-vous par téléphone auprès d’une société extérieure (Kenda) ne fonctionne pas ou très mal. Le consul général souhaite mettre en place un système plus simple de prise de rendez vous par Internet.

Nous visitons ensuite les services des Français en soulignant la chance qu’a le poste d’avoir une assistante sociale et son adjoint pour l’instruction des dossiers (enfants séparés, divorces, personnes âgées sans ressources, personnes incarcérées.....)

Pour la partie visa, l’instruction est confiée à la société TLScontact (que j’ai déjà rencontrée à Pékin) qui traite toute la préparation administrative et comptable des demandes avant de fournir le dossier à l’examen au consulat. Elle s’occupe de la prise des données biométriques (photo, empreintes, ...). La prestation coûte 22,60 € au déposant (remboursés en cas d’abandon). Le coût du projet pour la chancellerie n’est pas connu (à suivre).

Sur le plan économique, l’Algérie a un PIB de 158 milliards de dollars pour une population de 36 millions. Sa dette extérieure est de 10% du PIB, de quoi faire rêver tout ministre des finances. L’essentiel est le fruit de l’exploitation des hydrocarbures et bénéficie largement dès que les prix sont élevés. Un effort important a été fait pour les grands investissements (autoroutes est-ouest), voies ferrées, eau, ... Il este que l’économie reste fragile et que les autres secteurs se sont peu développés, ce qui se traduit par un taux de chômage très élevé. En particulier, l’agriculture n’est pas à la hauteur des besoins.

Le commerce extérieur est à l’image, à 98% liés au pétrole et même si la balance commerciale reste excédentaire (+13 milliards de dollars), elle marque la dépendance de l’Algérie (France premier fournisseur). Les entreprises françaises continuent à obtenir de « grands contrats » (métro d’Alger, eau pour Suez) mais les entreprises chinoises sont très concurrentielles.

L’AFD est active en Algérie et a dû inventer de nouvelles modalités d’intervention puisque le pays ne recours pas aux prêts bonifiés qui sont l’outil principal d’intervention de l’AFD. L’approche opérationnelle de l’AFD est donc orientée sur des actions d’assistance, d’expertise et de formation pour les maitrises d’œuvre. Ceci est particulièrement vrai dans le secteur financier.

Dans le domaine du « non souverain », trois objectifs sont retenus :

  • Développement des PME/PMI privées mais les différentes législations restrictives (par exemple l’obligation d’un partenaire algérien à 51% tue toute possibilité pour les investissements étrangers)
  • Adaptation des ressources humaines
  • Appui à la qualité du système éducatif

Nous déjeunons avec les sections d’Alger (4 personnes) avant de nous rendre au Lycée International Alexandre Dumas (LIAD), seul établissement AEFE en gestion directe (proviseur : M. Marc Demeulemeester) : 1000 élèves environ, collège et secondaire.

Une nouvelle école primaire rattachée doit ouvrir à la rentrée 2012, avec 18 classes pour 450 élèves. Les écolages sont chers (6000€ par an) et ont surtout augmenté très fortement ces dernières années. Le plafonnement de la PEC en fonction des revenus viendra modifier cette situation.

Nous rencontrons ensuite les camarades du Front des Forces Socialistes (Aït Ahmed) qui nous offrent une analyse assez pessimiste de la situation politique du pays et son avenir.

Le soir Fwad offre une grande réception dans les jardins de l’hôtel Patio où près de 200 personnes nous rejoignent. Cela permet de traiter des thèmes de la future campagne présidentielle et de recruter de nombreux nouveaux sympathisants.

Ensuite un dîner offert par M. Le Consul général aux conseillers AFE (Mme Radya Rahal, MM. Karim Dendene et Fwad Hasnaoui), les présidents des associations françaises (FdM, UFE) et les chefs de service du consulat.

Alger, 10 nov. 2011

Le vendredi 11 novembre, départ pour Oran où nous arrivons pour les cérémonies aux cimetières civils (cimetière de Tamashouet, devenu la plus grande nécropole d’Algérie avec plus de 7000 sépultures) et juifs à l’occasion du 11 novembre avec les conseillers AFE et le Consul général, M. Jean-Louis Soriano. Le regroupement des cimetières français (il y en a encore plusieurs centaines), qui sont épars et ne peuvent être entretenus par la France (l’Algérie contribue un peu) se fait progressivement. Il reste à entretenir les nécropoles ainsi constituées, ce qui se fait en grande partie grâce au travail de plusieurs associations bénévoles.

Ensuite, réception offerte par M. le Consul général à sa résidence qui permet de rencontrer les autorités de la ville (le maire), de la willaya (le représentant du wali), et les anciens combattants français ainsi qu’une centaine de nos compatriotes d’Oran.

Puis, nous visitons le consulat général d’Oran : 4200 inscrits pour la circonscription. Activités sociales importantes : environ 50 allocations de solidarité (200000€ pour un montant unitaire de 330€ que l’on espère passer bientôt à 375€), 3000 transcriptions d’actes, 50 dossiers de nationalité, une vingtaine de dossiers d’enfants binationaux « déplacé » (retenus, le plus souvent par leur père, en Algérie contre leur volonté et celui de la mère). L’Algérie n’applique guère l’accord bilatéral qui devrait régler ces questions. Le consulat gère en interne 50000 demandes de visas avec un taux de refus de 25%. Reste la question des certificats de « capacité à mariage » (expression en elle même extraordinaire) qui représentent un très gros travail pour les consulats dont on peut se demander quelle utilité et efficacité réelles ils peuvent bien avoir.

Le centre culturel français est bien logé dans la villa Marie-Claire, au centre de la ville dans une belle installation (louée à l’évêché). Il est dirigé par Gaëtan Pellan. Son activité de cours de langue est importante : plus de 1200 élèves qui génère plus 100 millions de dinars de CA et permet de financer de nombreuses activités a culturelles, la bibliothèque, la médiathèque, ... Il dispose également d’un bureau de CampusFrance. Enfin il développe sa coopération avec les universités

Dernière visite à l’espace culturel francophone (école du Jeudi, dirigée par Mme Ferraoui) qui offre des cours et des activités de toutes sortes, en langue française, pour les enfants (150 élèves de la maternelle au bac). Les cours ont lieu 4h par semaine et coûtent 5000 dinars par trimestre.

Français du Monde et Fwad Hasnaoui offrent ensuite une réception à l’hôtel Riche pour 80 binationaux avec qui nous pouvons parler de leur situation et de leurs aspirations. Nous évoquons en particulier la possibilité d’ouvrir une école française grâce à la mise à disposition d’une école algérienne par le Wali.

Pour clore la soirée, le Consul général et son épouse offrent un diner pour plusieurs des membres de la communauté.

Le samedi 12 au matin, avant mon départ, nous rendons visite de courtoisie au Wali.