À l’occasion des trente ans de la création de la section socialiste de Dakar, je fais une visite rapide à Bamako pour y saluer notre nouvel ambassadeur, M. Gilles Huberson, les forces françaises Serval et bien sûr notre amie Marie-Hélène Beye, conseillère AFE, et les sections du Parti socialiste et de Français du Monde.
Après avoir réussi, avec grand succès, l’opération militaire et chassé les terroristes d’Aqmi et d’autres organisations du même acabit, des villes du Nord est et de l’Adrar des Ifoghas, la situation reste complexe politiquement pour la France qui a prévu de se désengager progressivement sur le plan militaire à partir d’avril, pour ne laisser que 1000 hommes environ en fin d’année. Les forces onusiennes, dénommées MINUSMA, essentiellement africaines, devraient prendre le relais, le contingent français gardant son autonomie de commandement et d’opération. J’ai le privilège de visiter le quartier général de l’opération Serval ainsi que le système de suivi des opérations sur le terrain, ingénierie et fonctionnement impressionnants. Dans ce domaine, comme dans d’autres, la France est de tout premier niveau mondial.
L’armée malienne reste à mettre sur pied et fait l’objet d’un projet spécifique.
Il semble que l’organisation d’élection en juillet soit décidée malgré les difficultés techniques de préparer et distribuer 7 millions de cartes d’électeur. Les principaux candidats prévisibles sont MM. IBK (Ibrahim Boubakar Keïta), Cissé et Modibo Sidibé. Reste la question du capitaine Sanogo, retranché dans le camp militaire de Kati avec quelques troupes et dont le rôle et l’influence ne sont pas clairs.
La situation de Kidal reste un problème pour les Maliens qui considèrent que la coexistence sur place de l’armée française et des forces du MNLA n’est pas conforme à nos accords. Il y a une tentation de « revanche » à prendre contre les peuples du Nord dans les rangs de l’armée malienne qui ne doit pas être sous estimée.
Une réunion des donateurs est prévue à Bruxelles le 15 mai et devrait mettre à disposition du Mali environ 1 milliard d’euros pour la reconstruction et la modernisation du pays.
L’ambassade déplore que les entreprises françaises ne soient pas davantage présentes pour ces différents appels d’offre alors même que la priorité leur serait donnée compte tenu du rôle de l’armée française dans la libération du danger terroriste.
La question de l’équilibre financier du lycée « Liberté » est abordée. Il y a d’abord une perte du nombre d’inscrits (de 1200 à 980), une grève des personnels locaux qui a suivi la période de fermeture pour les raisons de sécurité, une augmentation des salaires des résidents, et semble t-il, un détournement de fond qui a fait l’objet d’un audit. Il y a enfin la tentative de certains parents de constituer une filière parallèle (et donc concurrente) d’enseignement qui serait basée sur le CNED. Même si ce projet ne peut qu’être interdit par les autorités françaises, il traduit un certain désarroi chez les parents.
Pour toutes ces raisons, la situation financière est mauvaise et la rentrée de 2013 se fera grâce à une aide significative de l’AEFE tant il est clair que la France ne peut envisager de fermer le lycée français de Bamako dans la conjoncture politique actuelle.
Je suggère que les parents d’élèves fassent une démarche auprès des autorités (Ambassadeur, COCAC) ainsi qu’auprès de l’association gestionnaire pour comprendre la situation et les perspectives. J’attirerai, de mon côté, l’attention de Mme Descôtes.
M. Bruno Deprince, le nouveau directeur de l’AFD, explique la réouverture de l’agence et la reprise de ses activités. Les fonds à décaisser sont de 200 millions d’euros, 50% en prêts et 50% en dons. Les secteurs couverts sont l’agriculture, infrastructures et développement urbain, développement du capital humain.
Ensuite, déjeuner avec le bureau de la section PS que dirige Aïda Duplessis, également membre du Bureau fédéral et chef d’entreprise (ameublement, décoration).
Réunion le soir, à l’école des Lutins, que dirige Marianne Sotbar, du bureau de Français du Monde-ADFE dont la présidente est Hélène N’Diaye, puis débat sur le thème de réforme de l’AFE et du projet de loi qui est discussion avec le parlement.
Dîner ensuite chez M. Patrick Mazounie, Consul général, avec plusieurs chefs d’entreprises (écoles, pharmacie, téléphonie, décoration), le président de l’association gestionnaire du lycée, le directeur du primaire et Marie-Hélène Beye.
En fin de soirée, la première pluie de l’année se met à tomber apportant un signal de richesse et d’abondance : un bon présage.
Je devais ensuite m’envoler pour Dakar, où la section PS fêtait ses 30 ans mais le vol d’Air Sénégal part finalement avec 20 heures de retard et me fait rater la réunion organisée au lieu de rencontre habituel, le club des Corses. Je suis désolé de ce contretemps et formule tous mes vœux de succès à la section de Dakar, à ses militants et à son secrétaire Hassan Bahsoun.
Un dîner à l’ambassade me permet tout de même de rencontrer M. Nicolas Normand, notre ambassadeur, plusieurs de ses collaborateurs et nos amis Bahsoun.