J’accompagne Marie Rose Koro, notre candidate dans la 8e circonscription à l’élection législative qu’entraîne la non validation du compte de campagne de notre camarade Daphna Poznanski qui y avait été élue en 2012.
Les 13 et 14 mai, nous sommes à Nicosie capitale de Chypre, petit pays (800000 habitants, coupé en deux par une occupation turque de la partie nord. Visite de l’école franco-chypriote, bien installée dans un grand bâtiment rénové. École conventionnée qui couvre tout le cycle et propose un enseignement en grec et en français. Son principal problème est le nombre d’élèves : elle doit atteindre les 200 pour équilibrer ses comptes et la crise financière a ralenti les inscriptions.
Ensuite, rencontre avec l’association des chefs d’entreprise francophones (président : M. Andreas Khashiouris) qui se plaignent du peu d’enthousiasme des entreprises françaises à développer leurs affaires à Chypre. Une soixantaine sont actuellement implantées (les grandes du CAC 40, tourisme, vins et spiritueux, informatique, …)
Visite de courtoisie l’après midi à notre ambassadeur, M. Jean Luc Florent : Nous évoquons la situation financière, le plan européen qui est douloureux pour les honnêtes citoyens chypriotes, puisque les comptes bancaires supérieurs à 100.000 € vont être taxés à 60%.
À titre personnel, j’ai des doutes sur la justice de cette mesure. Un déposant en effet n’est pas comme un actionnaire et nous sommes la plupart du temps obligés de mettre notre épargne sur des comptes bancaires (logement, salariale, ...). Le risque est grand de voir cette mesure jeter le doute sur l’ensemble des fonds de garantie des dépôts qui existent dans l’Union européenne.
L’accord avec l’Union européenne prévoit un prêt de 10 milliards d’euros, un apport de 13 milliards d’euros de Chypre et 2 milliards d’euros de la Russie.
Sur le plan politique l’évolution –très lente– du dossier de la réunification de l’île n’est pas très encourageante.
Le soir réunion et débat avec les membres de la communauté française : plus d’une vingtaine de personnes sont venues discuter avec notre candidate qui expose les principales mesures sur lesquelles elle s’engage.
Le 15, à Athènes. De nouveau, réunion le soir de la candidate avec la communauté française sur les différents sujets qui la concernent. Dîner amical.
Le 16, rencontre notre ambassadeur, M. Jean-Loup Kuhn-Delforge, le premier conseiller, le COCAC et le consul général. Parmi les questions évoquées, celle du retour en France de personnes ayant vécu longtemps en Grèce mais se trouvant sans ressources, l’accroissement des exclusions sociales dues à la crise.
Sur le plan politique général, à noter la faiblesse des mouvements sociaux, une montée des corporatismes (chacun cherchant à sauver sa situation), le poids de l’extrême droite (« Aube dorée ») sur les thèmes habituels de l’anti-parlementarisme, nationalisme, lutte contre corruption (version grecque du coup de balai). Les reformes de l’État tardent et si l’effort budgétaire est réel, les inégalités se creusent.
Visite ensuite de l’Institut français avec M. Olivier Descotes, COCAC et directeur. Beau bâtiment avec une très belle salle de spectacle, bibliothèque, …. Programmation culturelle active. Les cours de langue française et surtout la qualification de niveau par des examens permettent un niveau d’autofinancement proche de l’équilibre mais l’Institut est confronté à la concurrence et voit ses recettes diminuer.
Visite de l’école franco-hellénique où nous rencontrons le proviseur, M.Bernard Luyckx et son équipe de direction. La particularité de cette école-lycée est d’avoir une section hellénique (450 élèves) et une section française (1250). C’est une école conventionnée mais dirigée par un conseil d’administration composée pour l’essentiel de fonctionnaires, les parents – quoiqu’ils financent la plus grande partie du budget – n’ayant qu’un (ou deux) représentants. Les frais de scolarité sont de l’ordre de 3900 € pour la section française et de 5200 € pour la section hellénique (la différence est justifiée par la contribution de l’État français). Il existe aussi une section internationale britannique.
Un des problèmes de l’école est la stagnation des effectifs et le fait que les frais de scolarité ont été baissés pour tenir compte de la crise .En conséquence, le budget est en déficit et ne peut être réalisé qu’en prélevant sur les fonds de réserve.
Enfin, un projet d’extension immobilière a été programmé mais reste en attente de l’évolution de la situation financière.
Avant de rentrer sur Paris, nous rencontrons Chantal Picharles, conseillère AFE et suppléante du candidat soutenu par EELV pour un échange sur la campagne en cours.