Bienvenue sur ce site Archive

Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Arrivés à Casablanca le 30 septembre, nous sommes accueillis par Didier Larroque, Consul général.

Rabat Maroc

(De nombreuses photos sont disponibles sur ma page Facebook)

Déjeuner à la résidence sur le thème de douanes avec MM Fetallah Hajar, directeur de la prévention et du contentieux, Abdelmajid Bourra, chef de la division des études, et Mostafa Amer, directeur des fraudes. M. Thierry Ivars, attaché douanier français participe également au déjeuner.
Nous avons échangé nos expériences dans le domaine des douanes, et de la lutte contre les fraudes et la contrefaçon. Le Maroc souhaite développer ses actions de formation, et que la contrefaçon devienne un délit douanier. Les opérations de coordination sont à intensifier. Une révision de la législation douanière marocaine est envisagée pour donner davantage de moyens à celle ci.

Maison de retraite de RabatL’après-midi, visite de la maison de retraite de Rabat, une structure gérée par l’Association française d’entraide et de bienfaisance, dont nous rencontrons le bureau (président : Raymond Fabre, trésorier : Jacques Pommeret et trois membres du bureau). La directrice, Mme Sylvie Belakbir, nous fait visiter cette maison qui accueille 43 français âgés, parmi lesquels une trentaine sont lourdement handicapés (Alzheimer, sénilité, etc.). La maison est médicalisée et offre, dans le cadre agréable d’un jardin, un haut niveau de confort, et des activités variées. Grâce aux aides du consulat et de la Société de bienfaisance, la maison de retraite peut facturer un prix de pension de base raisonnable de 850€ par mois.

Le lundi, soirée amicale chez Yves Richard, qui a réuni une trentaine de camarades et sympathisants, avec Marion Berthoud, Isabelle Frej et d’autres amies et amis.

Mardi 1er octobre

Rabat Le matin, petit-déjeuner de travail avec le consul général chez notre ambassadeur, Charles Fries. Après nous avoir exposé le cadre actuel de la politique intérieure marocaine, et les lignes directrices de l’action gouvernementale, il a insisté sur l’importance de la question saharienne.

Il a ensuite détaillé un projet d’aboutir à un « baccalauréat option français ». L’arabisation de l’enseignement primaire et secondaire en effet amène à l’université marocaine francophone des étudiants parlant insuffisamment notre langue, ce qui les fait échouer. Pour les mêmes raisons, ils se tournent plutôt vers les universités anglaises ou canadiennes. Les cours en français pourraient être donnés dans les lycées, dans des matières comme les math ou l’histoire. Une expérience pilote a lieu dans 28 classes du secondaire de 7 établissements. Le maintien de la langue française est, souligne-t-il, le seul moyen de préserver la présence de la France.

Nous avons ensuite visité les locaux du consulat qui, avec 42 agents ETP a la charge d’une population française ou franco-marocaine de 10 000 personnes, en accroissement de 25 % en cinq ans. Le service de l’état-civil, dirigé par Anne-Gaëlle Barbera, consacre 80 % de son temps aux auditions avant transcription des mariages. La délivrance des laissez-passer, surtout en été, provoque une charge de travail supplémentaire aux agents d’état-civil. Catherine Le Corre, assistante sociale chef du service social (bourses, détenus, CCPAS) souligne que le nombre de bourses a augmenté de 10%, passant de 497 à 577. Enfin, le service des visas (Isabelle Arnaudet, chef de service, avec 7 agents ETP et 2 à mi-temps) doit faire face à 41 000 demandes annuelles de visa avec un taux de refus de 6,7 %. Il doit être externalisé et confié à une société de prestataires.

Déjeuner organisé par M. le Consul général avec plusieurs chefs d’entreprises françaises installées au Maroc : Gemalto (puces électroniques et mise en œuvre de systèmes), Safran-Labinal (câblages d avion, nacelles de moteur, ...), Groupe CASTEL (brasserie, vins, eaux...), Pizzorno (collecte des ordures, traitements de déchets urbains, plus la Chambre française d’industrie et de commerce du Maroc qui est la plus importante hors de France (400 membres). Mme Nicole Turon, nouvelle conseillère économique adjointe était également présente.
Après une présentation des activités de chacun, nous faisons le point des difficultés que rencontrent nos entreprises : lenteurs de la justice, code du travail difficile à respecter, retards de paiement de plus en plus fréquents (publics et entre entreprises).

Tramway de RabatNous nous rendons ensuite à Salé à la société Transdev qui assure la gestion des deux lignes du tramway. Dirigée par M. Gabriel Putz qui a une grande expérience de terrain acquise dans plusieurs villes françaises, c est une filiale de la Caisse des dépôts et de Veolia (celle-ci se retirant). La gestion est un succès avec une couverture des frais de fonctionnement par les ventes de billets à 100%, alors même qu’en France le taux équivalent est de l’ordre 30 à 50%. 100 000 visiteurs sont transportés chaque jour avec une politique réussie à la fois contre la fraude et les actées d’incivilité sur le matériel, même si le ticket est relativement, cher.

Mercredi 2 octobre

Lycée Descartes de RabatNous avons visité le lycée Descartes avec son proviseur Gilles Joseph, et toute son équipe de direction. Cet établissement scolarise 2600 élèves, avec des classes allant du primaire à la terminale et à des classes préparatoires aux grandes écoles. Il offre deux filières professionnelles. Il est aussi le responsable du pôle régional de Rabat, avec 2 collèges rattachés et 5 écoles primaires, soit en tout 5 700 élèves.
Après des années de forte augmentation, la progression des frais d’écolage devrait se ralentir à 5 % ; ils se montent à 2500 € pour les élèves français, 3000 pour les marocains et 5000 pour les étrangers de pays tiers, permettant cependant des équipements sportifs de haut niveau, dont une piscine, et un encadrement de qualité assuré par 600 agents, dont 389 enseignants. Les deux-tiers sont titulaires, dont 222 résidents.
Nous avons ensuite rencontré les représentants syndicaux (Hamid Laaroussi pour le SNES-Maroc, Jean-Marie de Sousa pour le SNES local, et Martine Jaridi représentant le personnel administratif). Ils ont insisté sur la faiblesse de l’ISVL et de l’avantage familial. Deux autres problèmes les préoccupent : l’exclusion des concours Sauvadet des agents de l’AEFE, et l’absence de retraite complémentaire. Ils ont enfin déploré la mutation du lycée d’Agadir en établissement de la Mission Laïque.
Les représentants des parents d’élèves (Saad Mouline, Sandrine Sauillant et Saouad El Ansari pour le CAPE, Salah Mohamad pour l’API et Mansouri Badig pour l’UCPE) se sont inquitétés de la qualité de l’enseignement en relation avec le faible nombre de titulaires, se sont plaints de la diminution du nombre des bourses, de l’augmentation des frais d’écolage, et ont demandé que l’on puisse se séparer des enseignants qui se révèleraient incompétents.
Enfin, Isabelle Frej, responsable des Ressources Humaines, a attiré notre attention sur les difficultés engendrées par le changement des modes de calcul de l’impôt, provoquant de très fortes augmentations à payer dans un délai très court, et surtout sur le problème de l’absence de retraite complémentaire et la durée nécessaire de cotisation à un régime français de Sécurité Sociale pour pouvoir s’affilier à la CFE.

J’ai ensuite tenu une permanence au consulat pour une quinzaine de nos concitoyens.

Le soir le consul général, accompagné de Catherine Le Corre, chef du service social du consulat, organisait un dîner avec les représentants d’associations de Français à Rabat : Marion Berthoud (Français du Monde-ADFE), Karine Arnulf (Rabat-Accueil), Fathallah Fatihi (UFE-Rabat), Raymond Fabre (AFEB) et Dominique Zemrag (Maroc Amitié).

Jeudi 3 octobre

Arrivés à Casablanca le matin, le consul général, Gilles Favret, nous fait visiter les locaux du consulat, vastes mais peu fonctionnels, et dont certaines pièces auraient besoin de réparations – alors que l’enveloppe de fonctionnement qui a été réduite de moitié à 155 000 € est déjà épuisée.
Le consulat a la charge de 20 000 Français, dont un quart sont des « vieux Français du Maroc », et un autre quart des expatriés.
Il traite 80 000 demandes de visas, dont 45 % de visas de circulation, et instruit quelque 10 000 dossiers de demande de visa d’affaires pour le compte de la Chambre de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM).
L’enveloppe des bourses, qui était de 1,800 million pour l’exercice 2012-2013 a considérablement diminué.

Nous avons ensuite rencontré le directeur général de la CFCIM, Philippe Confais, qui nous a présenté cette structure qui, créée il y a tout juste 100 ans, montre un dynamisme et une efficacité extraordinaires, dus en partie aux liens qu’elle a noués avec les décideurs politiques marocains. La plus importante des CCI à l’étranger, elle regroupe plus de 4000 entreprises, de services pour moitié. Outre ses activités traditionnelles d’études économiques et de marché, elle pilote des salons, a implanté deux parcs industriels pour 240 entreprises (deux autres sont prévus) et construit un campus avec une École française des affaires.

Casablanca à l'OMPICJe me rends ensuite à l’OMPIC (office marocain de la propriété industrielle) où je retrouve son directeur, M. Adil El Maliki, un vieil ami.
Il m’annonce la signature d’un accord dit de validation avec l’office européen des brevets ce qui permettra aux brevets européens d’être valables au Maroc sans formalité particulière.
Nous évoquons ensuite la lutte contre la contrefaçon, avec M. Zacharia Fahim qui est responsable du comité marocain (COMPIAT) analogue au CNAC. Plusieurs actions de coopération sont envisagées : annonce à Paris de l’entrée en vigueur de l’accord de validation, audition au parlement marocain, réunion euromed à Rome, ...
Enfin je présente les grandes lignes de ma proposition de loi sur la contrefaçon.

Vendredi 4 octobre

Le matin, une table-ronde a réuni dans les locaux de la CFCIM, autour de son président Joël Sibrac et de son directeur général Philippe Confais, des acteurs des questions de douanes et de contrefaçon : Thierry Ivars, attaché douanier, Caroline Rolshausen, conseillère régionale Propriété Intellectuelle, Abdelhassam Lakbir, chef de division aux Douanes maroacaines, El Houcine Ghars, conseil en Propriété Industrielle, Nawal Ghaouti, avocat, Kamel Serghat, directeur business Renault et Grégory Desmot, directeur Général SAGE.
Les participants ont échangé leurs expériences sur la pratique et l’évolution des législations en France et au Maroc.

Consulat général CasablancaL’après-midi j’ai retrouvé l’équipe de direction du consulat général, autour de son consul général Gilles Favret : Évelyne Sengsuwan, consule générale adjointe, Daniel Jimenez, chef de chancellerie, Fabienne Marinier, assistante sociale et Valérie Février, responsable du service des visas.
Le consul général a insisté sur l’insuffisance de la dotation, qui ne permet pas un entretien correct des bâtiments, en particulier le mur d’enceinte, au détriment de la France. Les problèmes d’insécurité (terrorisme et vols) sont également préoccupants, pas tellement au consulat français que dans nos écoles qui sont situées en pleine ville.
Le budget de l’aide sociale a légèrement diminué (150 allocataires). Les « déplacements » d’enfants sont le principal problème.
Quant aux bourses, l’enveloppe a diminué de 1,935 millions en 2012 à 1,677 pour cette année. Les 461 dossiers concernés ont donc vu leurs quotités diminuer.
L’externalisation du traitement des demandes de visas ne devrait pas réduire les emplois, car elle devrait accroître les dépôts de demande. Le temps gagné sera utilisé pour améliorer encore les contrôles et l’instruction.

Lycée Lyautey CasablancaLe lycée Lyautey que nous visitons ensuite avec son équipe de direction (Rachel Guillou, proviseur adjointe, Patrice Valéty, proviseur adjoint 1er cycle et Olivier Gilbert, directeur adjoint aux finances) compte 3 500 élèves. Si l’on y ajoute les 5 écoles primaires et le collège Anatole France, le pôle régional Casablanca est, avec 8 000 élèves, le plus gros établissement français à l’étranger. En outre 3000 élèves sont scolarisés dans des écoles de l’OSUI (Mission Laïque). Un gros tiers des élèves du lycée Lyautey sont marocains. Le problème est l’augmentation du nombre de Français ou franco-marocains, qui a pour conséquence de grossir les effectifs des classes (30 élèves) – à moins de refuser l’inscription de Marocains ce que la Direction répugne à faire pour diverses raisons, notamment financières. La solution trouvée est la construction de deux nouveaux bâtiments, permettant d’accueillir 2000 lycéens puis 2000 collégiens. Coût de l’opération : 22 millions d’euros, sur lesquels 6 sont encore à trouver. En attendant la fin des travaux, des classes ont été aménagées dans des préfabriqués à peine visibles dans le vaste parc de ce magnifique établissement.

Réception à CasablancaLe soir, le consul général et son épouse, offrent une réception à la communauté française dans leur belle villa Louisiane à Anfa (site d’une célèbre conférence entre Roosevelt, Churchill, Giraud et de Gaulle en 1943 pour préparer les débarquements de Corse, de Normandie et de Provence).

 

Nous dînons ensuite avec les amis de FdM et du PS.