Bienvenue sur ce site Archive

Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Nous sommes accueillis le 21 avril, Aude et moi, par Alain Jouret, notre Consul général et Hassan Hahsoun, conseiller AFE et ami de 30 ans.

Mardi 22 avril

Consulat général de France à Dakar
L'accueil du Consulat général de France à Dakar

Je commence par une permanence au consulat où je reçois une dizaine de nos compatriotes venus exposer leurs problèmes, puis je visite les services consulaires. Plus de 20 000 personnes sont inscrites au registre consulaire. Alain Jouret et Béatrice Biger, responsable du service de l’état-civil et de la nationalité, m’exposent les difficultés rencontrées dans la transcription des actes d’état-civil (actes de naissance, mariages) liées à la fraude. Ils soulignent le nombre non négligeable de mariages forcés et de pressions sur des personnes fragiles pour leur imposer un mariage non voulu qui, ainsi que la polygamie légale et générale, font des victimes parmi nos concitoyens. Pierre-Michaël Ittah, chef du service social et assistant social, s’occupe des 230 à 300 allocataires. Beaucoup sont indigents : des femmes seules avec enfants, des enfants livrés à eux-mêmes. L’allocation est de 420 €. Il gère aussi les bourses. Les demandes sont en augmentation de 10 % chaque année, à cause de la paupérisation de nos familles au Sénégal. Plus de 1800 enfants sont boursiers dans les 14 écoles concernées. Philippe Lignac, chef du service des visas, doit avec une douzaine d’agents gérer 30 500 demandes de visas, la constitution des dossiers étant externalisée depuis quelques semaines. Les effectifs sont restés constants (14).

Consulat général de France à Dakar
Avec Alain Jouret, Consul général, et Philippe Lignac, chef du service des visas

Un déjeuner offert par le Consulat général nous réunit, Hassan Bahsoun, et nous, avec Jean-Charles Prêtet, conseiller UFE à l’AFE.

L’après-midi, visite du magnifique lycée Mermoz avec son proviseur Marc Deuleumeester et le Conseiller culturel, Directeur-adjoint du SCAC Raoul Guinez. Les bâtiments, pour lesquels l’architecte a obtenu un premier prix, sont habilement intégrés dans l’environnement et construits de façon à ce que les courants d’air rafraîchissent suffisamment les classes. Il scolarise 2500 élèves, dont 800 dans le primaire. Ses deux points forts : un équipement sportif complet (piscine de 25 m, terrains de football, de basketball, de handball, piste d’athlétisme, sans compter 14 tables de tennis de table…), et la pratique systématique du théâtre. Le développement de l’enseignement bilingue (anglais) est à l’étude. Le coût moyen de l’écolage, 3000 €, représente pourtant une charge très lourde pour les familles et 28 % des élèves bénéficient de bourses.
Nous y avons rencontré les représentants des associations de parents d’élèves (l’APE Mermoz et l’association Petra) et des syndicats des personnels (la FSU, le SNUIPP, le SNES, l’APFRAS) Hafiatou Gauderoy, présidente de l’APE Mermoz, comme Laurence Sy et Radwane Saheli (président de Petra) déplorent que le coût des écolages soit trop élevé, soulignant la paupérisation dramatique de la population française en Afrique.

Lycée Mermoz de Dakar
Devant le lycée Mermoz avec son proviseur Marc Deuleumeester

Lycée Mermoz de Dakar
Au lycée Mermoz avec Marc Deuleumeester et Ousmane Sow

Le soir un sympathique dîner rassemble les camarades et amis au cours duquel le député de la circonscription Pouria Amirshahi nous rejoint.
Pouria Amirshahi participe avec nous à ce déplacement le 23 et le 24 avril.

23 avril

Le matin, rencontre au siège du Service économique régional avec les conseillers du commerce extérieur et entrepreneurs. Christian Delherm, adjoint du chef des Services économiques, brosse un tableau plutôt pessimiste de l’économie sénégalaise, « stable mais non dynamique ». Peu d’inflation certes, mais des prévisions de croissance trop faibles (3,5 % en 2014) pour faire émerger le pays. Les besoins d’investissements ne peuvent être satisfaits, le climat des affaires est mauvais et en recul, le secteur informel représente 94 % des entreprises. Les atouts existent pourtant, dans le domaine de l’agriculture sur la vallée du Sénégal, l’horticulture, le tourisme qui est complètement sinistré à cause du coût des visas, de l’érosion des plages et faute d’une politique volontariste du tourisme. Les freins à la croissance sont, comme ailleurs, l’insécurité de la propriété foncière et les problèmes d’approvisionnement énergétique.
Bruno Paret, directeur général de SENEMECA, insiste sur l’urgence qu’il y aurait à ce qu’EDF investisse au Sénégal. Yves Keller, Directeur Afrique de VICAT, une grosse entreprise de cimenterie, dénonce la concurrence déloyale de groupes étrangers bénéficiant de la complicité tacite des autorités locales, et le harcèlement ou racket fiscal. Même son de cloche du côté d’André Froissard, Directeur général de la CSS (Compagnie sucrière du Sénégal) qui souligne les conséquences néfastes de l’implantation en zones franches de sociétés qui accaparent ainsi des terres qui auraient pu servir à l’autosuffisance alimentaire des populations. Enfin Gérard Sénac, PDG d’Eiffage Sénégal, regrette que les concurrents européens puissent bénéficier des avantages de l’aide liée. Comme Yann de Nanteuil (Directeur général de la Société générale), il souhaite que l’AFD, dont tous les participants louent le rôle et l’utilité, puisse fixer des conditions correspondant aux profils de nos entreprises.

Nous avons ensuite visité les locaux de Campus France, dont le Directeur, François Miorcec, nous a présenté le fonctionnement. Proposant la documentation sur les études en France et menant des entretiens d’orientation, il traite quelque 6000 dossiers de demande d’inscriptions en université ou grandes écoles, portant un avis pédagogique décisif pour l’obtention d’un visa. Moins de la moitié des dossiers reçoivent un avis favorable. Néanmoins la France demeure la première destination des étudiants sénégalais pour leurs études supérieurs : 77 % l’ont choisie en 2011 (Canada 5,2%)


Avec Aude à l’Institut français de Dakar

L’Institut Français se déploie sur deux sites à Dakar, l’un consacré aux cours et comportant un très beau lieu d’exposition, l’autre abritant le centre culturel : médiathèque,  salle de cinéma, théâtre en plein air et salle de cours, dans un cadre de bâtiments anciens noyés dans la verdure en plein cœur de Dakar que nous fait visiter son Directeur Lionel Damei. Il y a chaque année 2000 inscrits aux cours et 2500 certifications effectuées. L’Institut est financé à 60% par ses recettes propres (sans les charges de personnel expatrié).
De nombreuses activités culturelles y sont menées chaque année autour de la salle de spectacle et de médiathèque, en faisant un des acteurs importants de la vie culturelle dakaroise.


Avec Lionel Damei, Directeur de l’Institut français

Nous rencontrons ensuite M. Moncef Follain, COCAC et Directeur de l’Institut français du Sénégal. Nous évoquons l’enseignement en français et de la langue française au Sénégal .Comme dans de nombreux autres pays, la difficulté vient de la faible formation des maîtres en français : il serait utile de lancer enfin le programme « 100000 maîtres » avec l’appui de l’OIF.
Les programmes de coopération concernent la gouvernance, la justice, la recherche (IRD, Pasteur...) Il y a par ailleurs une centaine de projets de coopération décentralisée  menés avec les collectivités locales françaises.

Déjeuner offert par M. l’Ambassadeur Jean Felix-Paganon avec les élus AFE et les responsables de l’ADFE et de l’UFE, les chefs de service, les représentants des entreprises.

En fin d’après-midi, réception de la communauté française à la Résidence et le soir rencontre diner avec les amis du PS.


Discours de lors de la réception donnée par l’Ambassadeur à la communauté française


Soirée débat de présentation de la liste consulaire avec les amis, les camarades et deux parlementaires (Pouria Amirshahi et moi-même)

Le 24 avril nous nous rendons à Saly une petite ville à 80 km au sud de Dakar, où est implanté le lycée Jacques Prévert, que nous visitons sous la conduite de Patrick Duros, proviseur, et de François Normant, président du Comité de gestion.
Ce charmant établissement scolarise 330 élèves de la maternelle à la seconde. L’ouverture des deux classes terminales est prévue pour 2015 et 1016. Dans le primaire 83% des élèves sont français ou franco-sénégalais et 73 % dans le secondaire. L’école est née d’une petite structure qui, se développant, s’est installée dans des bâtiments neufs et a obtenu en 2007 son homologation. Les bâtiments ne consomment que l’énergie qu’ils produisent par des panneaux solaires et sont très économes grâce à des systèmes de ventilation naturelle et des matériaux étanches. L’école est en gestion parentale, et, en dépit d’équipements de pointe (9 tableaux numériques ou TBI, bientôt 15) parvient à maintenir des frais d’écolage raisonnables (2000 €) tout en s’autofinançant. Six des enseignants sont des agents détachés de l’Education nationale, les neuf autres recrutés localement sur diplômes. L’attrait et la qualité de vie de cette école lui valent des effectifs croissants, d’autant plus que l’ouverture prochaine d’un nouvel aéroport à quelques km devrait augmenter la population de Saly. Les locaux peuvent être agrandis en rehaussant les bâtiments actuels.


Au lycée Jacques Prévert, de gauche à droite : Christian Akindès, Christian Langlois,
François Normant,
Patrick Duros, Pouria Amirshahi, Richard Yung et Hassan Bahsoun


Les élus des Français de l’étranger avec les élus d’une classe du lycée

Nous visitons ensuite l’agence consulaire avec Christian Langlois, Consul honoraire. Il a en charge 2000 Français inscrits, auxquels il faut ajouter les quelque 1500 compatriotes, le plus souvent retraités, qui viennent passer l’hiver dans cette cité balnéaire et parfois s’y marier. Avec six assistants, l’agence tient trois permanences par semaine, et traite les demandes d’immatriculation, publie les bans et constitue les dossiers d’état-civil. Il lui faut aussi démêler les situations difficiles de Français victimes d’escroquerie ou de mariages intéressés. Christian Langlois est par ailleurs Conseiller du commerce extérieur. Il est le PDG d’IKAGEL, une société de transformation et de transport de poisson qu’il a fondée il y a 25 ans. Implantée sur trois sites, la société (1000 emplois) expédie le poisson par camion puis par bateau vers les grandes centrales de distribution françaises et jusqu’au Japon.


Devant l’agence consulaire avec Christian Langlois et Hassan Bahsoun

Avec Hassan Hahsoun, j’ai tenu dans les locaux de l’agence consulaire une permanence pour nos compatriotes de Saly. Nous avons ainsi été confrontés à plusieurs cas de grande détresse.

Fin de mission au Sénégal.