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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Ces dernières semaines, les États-Unis sont le spectacle d’un nettoyage urbain peu commun. La mort de George Floyd, tué par un policier américain, a réveillé les fantômes d’un passé raciste, colonialiste et impérialiste. Donald Trump, loin de vouloir calmer la situation, enchaîne les provocations.

En guise de réponse aux manifestations contre les violences policières, il menace de tirer sur les manifestants et envoie l’armée pour garder les rues. Le dialogue est rompu, la rupture entre Afro-Américains et la Présidence est actée. Peut-être parce que Donald Trump a trop longtemps ignoré la question raciale, pire, il fait du racisme son moteur électoral. Par ailleurs, son meeting à Tulsa sur lequel il espérait rebondir suite aux crises sanitaire et sociale, n’a pas eu l’effet escompté. Face à une salle à moitié vide, il brandit la carte d’un complot mené par des internautes. En vérité, Donald Trump est en difficulté pour briguer un second mandat.

La colère des manifestants face à la sourde oreille des pouvoirs publics est sans appel : « si vous nous ignorez alors nous agirons en conséquence ! ». Le déboulonnage et le vandalisme des statues historiques ont été leur première action. La statue de Christophe Colomb, la statue de Francis Scott Key (l’auteur de l’hymne des États-Unis « The Star-Spangled Banner »), celle d’Ulysse Grant (18ème président des États-Unis, commandant en chef des forces nordistes lors de la Guerre de Sécession) ont été les premières à tomber.

Le mouvement « Black lives matter » a dépassé les frontières américaines pour se répandre jusqu’en Europe où au Royaume-Uni par exemple, la statue d’Edward Colston, esclavagiste du XVIIIème siècle a été déboulonnée, trainée dans la rue et jetée dans les eaux du port de Bristol. En Martinique et en Guadeloupe, des activistes du mouvement ont déboulonné des statues de Victor Schœlcher, le député alsacien qui a agi en faveur de l’abolition définitive de l’esclavage en 1848.

La question raciale fait son apparition dans le débat public, jusque-là, le problème a toujours été mis de côté. Il existe un racisme qu’on ne peut ignorer dans certains secteurs, dont celui de la police. Toutefois, ce serait un tort d’en faire une généralité. On ne condamne pas toute une institution parce qu’elle contient en son sein quelques pommes pourries. Il faut écarter ces mauvais éléments qui menacent la paix sociale en créant un conflit qui n’a pas lieu d’être. Ne jouons pas le jeu de la division et du désordre.

Sous l’influence des États-Unis certainement, je crains qu’une partie de notre société se perde dans une rancœur profonde liée au passé colonial de la France. C’est une erreur de transposer le passé au présent, comment avancer quand les démons ressurgissent sans cesse ?

C’est une erreur également de vouloir effacer l’Histoire. Par-là, j’entends détruire des biens nationaux, déboulonner des statues, rebaptiser le nom des rues.

Les controverses actuelles nous poussent à revoir notre passé sur la période coloniale. Nous ne pouvons écarter les problématiques liées à ce passé mais pour autant, doit-il transcender toute notre réflexion et venir hanter notre présent ? Peut-on dire aujourd’hui qu’il y a volonté de reproduire le modèle colonial ? Non. Les responsables ne sont plus là. Les responsables se trouvaient aussi dans le camp des opprimés. Les esclaves étaient vendus par des chefs locaux aux négriers occidentaux, ce sont eux les premiers esclavagistes. Avec la complicité et la collaboration active des monarques africains, l’esclavage s’est répandu dans le monde. Va-t-on remuer le couteau dans la plaie encore longtemps ?

On ne peut exclure une partie de l’Histoire de France en effaçant tout bonnement du paysage certains monuments ou certains noms de rues ! La construction de la France, ses erreurs, ses réussites, ses troubles, ses révolutions figurent dans le territoire en guise de mémoire nationale. Rien ne s’efface, rien ne s’oublie.

Si je comprends le combat légitime qui se joue actuellement, je ne peux que m’interroger sur la nécessité de ces actions. Le racisme se doit d’être combattu car il menace la cohésion de notre société, il nie l’humanité de celui qui le subit, et il encourage au communautarisme au détriment de l’unité nationale.

Il nous faut lutter contre les discriminations ensemble et non Français contre Français.

Un retour au calme est nécessaire, le dialogue est ouvert.