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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Quelle meilleure occasion pour écouter « Ikhtitaf fi assaraya », la version arabe de « l’enlèvement au sérail » dans le Mozart égyptien d’Hughes de Courson. On y retrouve cette joie, cette jubilation devant cette révolution formidable, populaire, spontanée qui marque un lien si fort entre le peuple et l’armée.

La vache qui Rit Muuh BarakC’est un mouvement qui vient de la jeunesse et des classes moyennes urbaines, en même temps que d’Internet, Twitter, et Google. Je ne sais s’il a un écho chez les fellahs de la vallée du Nil mais ce qu’il démontre, après la Tunisie, c’est la conscience politique de l’ensemble de la population. On nous a expliqué qu’Islam et démocratie n’étaient pas compatibles. Bien au contraire, après 60 ans de dictature, l’aspiration à la démocratie et à la liberté d’expression sont là, revendiquées, assumées, valeurs universelles et non seulement issues de la pensée occidentale. En l’occurrence, la France a perdu le monopole de la Révolution et devra cesser de se donner au monde comme exemplaire : les démocraties d’Europe centrale, la Tunisie et l’Egypte peuvent s’en revendiquer tout autant.

Les régimes du Maghreb et du Machrek ont beau avoir des polices omniprésentes et choyer – de différentes manières – leurs armées, le degré d’hostilité à leur égard est tel, qu’ils sont fragiles. Et les Assad, Mohamed VI, Bouteflika doivent se faire du souci. On remarquera le rôle du Maghreb dans ce mouvement, sans doute par l’importance d’une jeunesse éduquée et sans perspectives. Au contraire, l’Arabie saoudite reste à l’écart, protégée par son accord particulier avec les États-Unis : pétrole contre protection de la dynastie des Saoud (accord signé sur le croiseur Quincy en 1945 entre Roosevelt et Ibn Séoud). Et l’inquiétude pourrait bien devenir aussi celle des dirigeants chinois, russes, ...

La révolution égyptienne revêt une importance capitale par le poids démographique et économique du pays mais aussi par le rôle absolument incontournable de la diplomatie égyptienne dans les affaires du monde arabe et dans la recherche du règlement de la question palestinienne. C’est pourquoi le soutien du président Obama au mouvement et ses demandes de retrait de Moubarak sont essentiels : les États-Unis gardent une place centrale. Ce n’est pas le cas de notre Europe qui, une fois de plus, a montré qu’elle est en train de disparaître de la scène mondiale.

Maintenant quel sera le projet politique de l’armée égyptienne et des généraux du Conseil suprême des forces armées, instance inconnue et certainement non constitutionnelle (mais « Sire, c’est une révolution »).Veulent ils soutenir la mise en place d’une démocratie et da tenue d’élections libres ? Ont-ils peur de perdre leur contrôle de l’économie et des circuits de corruption qui leur sont acquis ? Ont-ils les hommes qui faut ? Sans doute, y a-t-il des clans et des fractions différentes qui luttent au sein des forces armées. Espérons, espérons !