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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Si le retrait des troupes américaines et la défaite prochaine assurée de Daech est enfin synonyme de la fin d’une situation cauchemardesque, reste encore à traiter la question du devenir des combattants, qui, pour la plupart sont européens. Les quelques djihadistes bloqués à Baghouz coexistent avec des civils, l’alliance arabo-kurde tente donc d’évacuer ces derniers avant de lancer l’assaut.

La principale question qui divise encore l’Europe est celle du rapatriement des djihadistes européens. Ils sont français, anglais, allemands et sont partis combattre depuis 2011 aux côtés de Daech. Ils ont tué, organisé des frappes, mutilé des hommes, en revendiquant leur combat et leur cause. Trump presse les États européens de les prendre en charge avant que les Américains ne soient dans l’obligation de les libérer. Le responsable des relations internationales du nord-est syrien, contrôlé par les Forces démocratiques syriennes, est plus mesuré sur la question : les djihadistes ne seront jamais relâchés tels quels. Cependant, le retrait des troupes américaines accentue le risque des évasions non contrôlées, il appelle les États membres à prendre leurs responsabilités.

Quelle réaction en Europe ? Federica Mogherini, Haute-représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, souligne la sensibilité de la question en ce qu’elle concerne uniquement la souveraineté étatique puisqu’il s’agit de sécurité intérieure. Ainsi, l’Union ne peut pas prendre de mesure à portée générale.

L’opinion publique est résolument opposée à ce rapatriement. Pourtant, les gouvernements doivent prendre une décision. Ces hommes ont commis des crimes contre l’humanité, mais sont ressortissants de pays européens. Le fossé se creuse entre la dialectique de préservation des droits de l’homme et de la dignité humaine, face à la répression du crime. Les textes de loi prônent la présomption d’innocence, la détention digne, le droit à la vie. Mais qu’en est-il lorsque les présupposés ont eux-mêmes nié ces droits inhérents à la personne humaine ?

Les positions sont disparates. Le Royaume-Uni et la Suède ont refusé. La Belgique n’y est pas non plus favorable, mais milite pour la création d’un mécanisme international ad hoc, comme cela a déjà été fait auparavant, par exemple pour le Rwanda. Cette solution présenterait les avantages de diminuer les risques liés au transfert des djihadistes, au déni de justice, et à la difficile gestion des arrivées massives. Étonnamment, cette idée n’a pas encore eu un écho retentissant auprès des autres États. La France et l’Allemagne sont ouvertes à ce rapatriement mais ne le considèrent pas comme étant à l’ordre du jour puisque certaines précautions doivent être prises en amont.

Le défi est de taille, les gouvernements doivent choisir entre laisser les djihadistes rentrer dans leur pays pour faire face à leur justice nationale ou risquer qu’ils soient éventuellement relâchés dans la nature et redeviennent des risques terroristes.