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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Le débat et la colère autour de la permanence du franc CFA s’enlisent. En effet, avec les déclarations de Luigi Di Maio accusant la France d’appauvrir l’Afrique, et au travers des manifestations locales populistes ; l’idée d’une main mise néocolonialiste est de retour mettant la France dans l’embarras.

Par-delà les discours révolutionnaires, il faut tout de même souligner la nécessaire évolution de cette monnaie créée en 1945. Il est ainsi arrimé à l’euro selon une parité fixe garantie par la France. En contrepartie, les pays de la zone dite « franc » ont l’obligation de déposer 50% de leurs réserves de change au Trésor français sur un compte rémunéré. La Banque de France reverse tous les ans, des intérêts obligataires de leurs réserves aux pays africains. Deux fois par an, les ministres des finances de la zone franc se réunissent dans le but de consolider le système. Ce dernier n’est certainement pas adapté aux évolutions économiques actuelles et à une dynamique de développement en Afrique. Si des réformes ont été entreprises comme l’africanisation de la gouvernance des banques centrales, le renforcement de leur indépendance mais il reste encore du chemin à faire. Il serait par exemple possible d’en changer le nom aux connotations coloniales, déplacer leur fabrication française à une production locale ainsi créer de l’emploi.

Cependant, il convient d’être très prudent. Il s’agit de trouver un compromis entre les partisans de la fin du franc CFA, ses réformateurs et ses conservateurs. Sont en jeu des considérations économiques, il n’est pas viable de modifier, de créer ou de supprimer une monnaie de la sorte sans craindre des phénomènes économiques d’inflation. Une possibilité comme le recommande Dominique Strauss-Kahn, serait de revoir la parité fixant le CFA à l’euro. Entreprendre un système plus souple permettrait une évolution régulière de la parité et redonnerait aux africains une maitrise de leur monnaie. Ce qui est l’une des principales demandes de ceux qui sont las de l’influence française.

La France ne peut malheureusement pas se permettre de prendre position publiquement au regard de la sensibilité de son rôle d’acteur. Elle se range du côté du calme et de la pédagogie, et cela paraît être la solution la plus raisonnable.

Finalement, plutôt que de militer pour une suppression totale du franc CFA, il semblerait qu’une alternative plus juste et efficace soit celle d’une réformation de la coopération. En donnant plus de contrôle aux pays africains, en optant pour une attitude passive française et surtout en s’entendant de manière globale sur une réforme tenant à l’accompagnement du développement économique des pays de la zone franc, le changement mettrait tous ses acteurs d’accord.