Continuant dans la foulée des réunions de reprise, la convention fédérale des sections PS à l’étranger se réunit rue de Solférino. Nous avons le plaisir d’entendre chacun des candidats à la primaire, aujourd’hui François Hollande, toujours fin, incisif et au fait des dossiers. J’ai fait le choix personnel de soutenir Martine Aubry pour son expérience de ministre des affaires sociales et de maire et pour sa personnalité forte qui je crois requise à ce niveau de l’État.
Des nombreuses discussions que j’ai avec les uns et les autres, je retiens deux surprises :
- Plusieurs sont réticents sur l’intervention miliaire en Libye, critiquant la volonté des occidentaux d’imposer la démocratie parlementaire et les droits de l’homme comme modèle d’organisation des sociétés libérées par le « printemps » arabe. Il m’avait semblé que la raison première de notre intervention a été d’éviter un massacre de la population civile de Benghazi. Je regrette pour ma part que les mêmes considérations n’aient pas joué pour la Syrie, même sans intervention militaire directe. De plus, le départ de Khadafi ne me tire pas de larmes. La suite reste ouverte et nous ne savons évidemment pas ce que deviendra le CNT. J’ai suffisamment été échaudé par de nouveaux régimes qui tournent mal pour rester prudent mais ce n’est pas une raison suffisant à mes yeux pour ne rien faire.
- Un des camarades me reproche de prendre parti dans le choix des candidats à la primaire avec, comme argument, que ce serait une pression sur le vote des militants. Je réponds à cela qu’il me semble au contraire qu’un élu n’est pas « le muet du sérail » comme l’Osmin de l’opéra de Mozart et qu’il doit avoir le courage de dire quels sont ses choix. Chacun est en suite libre de les partager ou pas. J’ajoute qu’en l’occurrence, j’ai beaucoup hésité, blessé comme tant d’autres, après la chute de DSK.