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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Même ici en Roumanie, l’obsession sécuritaire de Nicolas Sarkozy me poursuit.

À la suite du meurtre odieux de Marie-Christine Hodeau par M. de la Cruz, récidiviste qui avait purgé sa peine et qui est inscrit au fichier des délinquants sexuels. Il est donc faux de la part de M. Hortefeux de mettre en cause les juges d’application des peines mais c’est sans doute volontaire puisque cela permet de fustiger un soi-disant laxisme des juges et de les mettre en cause. Sans compter le manque de respect de la douleur légitime de la famille et des proches.

Selon la technique bien rodée et que nous connaissons trop, Sarkozy embraye immédiatement sur le thème : « c’est intolérable que l’on laisse les assassins se promener ainsi en liberté », « accepteriez vous sans bouger que l’on vienne poignarder votre épouse pendant son jogging », etc... Si on répond autre chose que oui, on passe pour l’ami des violeurs et des tueurs, prônant un laxisme inacceptable, sans parler des dégâts chez les électeurs. A partir de là, on est pris dans la nasse et réduit au silence.

Arrivent les propositions : on va faire une petite loi (c’est la 12ème loi sécuritaire depuis 2002 soit une et demie par an en moyenne) pour doubler les peines, pour enlever les sursis ou les remises de peines, pour mettre des bracelets électroniques, ...

En l’occurrence, trois propositions sarkoziennes : une implication plus forte de la police dans la surveillance étroite des condamnés ayant achevé leur peine, une véritable réforme de la psychiatrie criminelle, et enfin, un projet de loi tendant à amoindrir le risque de récidive criminelle qui devrait être examiné par le Parlement avant la fin du mois d’octobre.

La première mesure est purement formelle dans la situation actuelle où les coupes sombres dans les effectifs de la police ne lui permettent pas d’assurer ses tâches prioritaires. On n’imagine guère les policiers consacrer du temps à surveiller des personnes ayant fini leur peine. La seconde est également à destination de la vitrine : qu’est ce qu’une « véritable » réforme de la psychiatrie ? Mieux former les intervenants, avoir plus de psychiatres, ouvrir les lieux nécessaires pour les différents types de traitement ? Tout cela, c’est du vent puisqu’il n’y a pas un fifrelin à mettre, d’autant plus que ces gens-là ne votent pas et qu’en plus, ces dépenses agacent les « braves gens » si chers à Brassens !

Donc le texte de loi. C’est du plus sûr car cela ne coûte rien : on fait un rififi de tous les diables sur ces assassins en goguette, sur les mesures à prendre et puis, tourner manège, on passe à la pièce suivante. En l’occurrence, il s’agirait de surveiller les personnes ayant purgé leur période après celle-ci avec différentes techniques (bracelets électroniques, pointages, interdiction de s’approcher des écoles, des religieuses, des débits de boisson...)

Mais comme tout cela n’est qu’à moitié sexy pour l’opinion publique qui veut du solide, on ressort la castration chimique, autrement dit la prise de médicaments qui annihilent la libido. On ne sait pas grand-chose sur les effets de ces castrateurs, s’ils sont réversibles, s’ils mettent en danger la santé du patient et d’un point de vue moral s’il s’agit de porter atteinte à son intégrité physique. Mais au moins ça fait bien dans le landernau !

Détresse des victimes, tristesse et colère légitime des parents, misère des prisons, misère physique et morale des hommes et femmes qui y sont, perte d’espoir, de possibilité de réintégration sociale, soins médicaux et psychiatriques corrects, voilà les vraies données du problème. Nous disposons de tout l’éventail répressif nécessaire (suivi socio-judiciaire, peines-planchers et suivi à la sortie, ….).

Ce qui manque, c’est l’humain ! Mais c’est moins vendeur !