Grand remue-ménage au Quai d’Orsay : une grève suivie par des ambassadeurs et grands chefs à plume, d’habitude beaucoup plus circonspects (ou prudents). En tout 800 grévistes sur les 13500 employés, finalement peu.
Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’une action catégorielle, purement corporatiste. Ces Excellences s’offusquent de la suppression de leurs grades et corps prestigieux : ministres (plénipotentiaires) et conseillers d’ambassade, le haut du panier, ambassadeurs, directeurs. Dans le cadre de la réforme générale de la haute fonction publique, ils seront “administrateurs de l’Etat” comme tous les autres fonctionnaires de catégorie A (préfets, directeurs d’administration centrale) et pourront être affectés à différents ministères, à la fois pour encourager la mobilité, l’acquisition de talents nouveaux et éviter les rentes à perpétuité. Il était bien connu que la Quai était une des administrations les plus fermées, socialement et par recrutement, et que nul ne pouvait y accéder hors concours et une particule.
La réforme de haute fonction publique est une très bonne chose qui fera circuler les hommes et les idées. Le concours dit d’Orient (un léger parfum de 19ème siècle), ouvert à celles et ceux qui maîtrisent une langue rare (chinois, serbo-croate, tamoul) est maintenu. Certes il est clair qu’être un diplomate d’importance nécessite des qualités et des savoirs particuliers, mais pas plus qu’être préfet ou directeur du Trésor.
Allons Mesdames et Messieurs, un peu de démocratie ne sera pas mal seyant !
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