23 avril 2024

Camaïeu : aïe, aïe

Nous vivons là encore une de ces escroqueries que montent des “hommes d’affaires”, en fait des voleurs et gangsters, autour de sociétés en difficulté. Ils sont comme des charognards tournant autour des blessés, appâtés par les « liquidateurs judiciaires” qui se payent largement en premier (ventes des actifs, de foncier). Ils proposent toujours un plan de redressement mirobolant mais dont la particularité est qu’ils n’y mettent pas un radis et qu’ils se tournent vers la commune, le département, la région et, in fine, Bercy, pour “compléter” le plan de financement souvent à plusieurs centaines de millions €.

Quelquefois, rarement pour être honnête, il y a un projet industriel et la volonté de réussir mais la plupart du temps le rapace vise à dépecer la bête et à se servir.

Il me semble qu’il en soit ainsi de Camaïeu, spécialisé en vente de vêtements bon marché. C’est vrai que le secteur a beaucoup souffert mais Camaïeu avait déjà été renfloué de plusieurs centaines de millions il y a 3 ou 4 ans. Curieusement presque tout le chiffre d’affaires de 2021 a disparu en perte, les fournisseurs et les loyers n’ont pas été payé et l’on peut aussi subodorer de graves erreurs commerciales, sinon volontaires.

Néanmoins l’actionnaire principal proposait un plan dans lequel, quelle chance pour lui, il se retrouvait à la tête de 40000 m carrés dans le Nord pour une poignée de lentilles ! Cela rappelle les grandes années Tapie et autres (paix à son âme).

Bercy a bien fait de refuser d’injecter des millions qui auraient été directement dans la poche de l’actionnaire principal, lequel aurait ensuite disparu .

Une solution possible pour les 2600 salariés serait de reprendre l’enseigne, par exemple sous forme de coopérative commerciale ou de fondation à but social comme le permet maintenant la loi. Il est surprenant que Bruno Le Maire, bien au fait de tous ces éléments, n’ait pas eu de propositions utiles – mais il n’est jamais trop tard.

© DR

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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