11 octobre 2024

Retraite … de Russie (Napoléon)

On ne nous parle plus que de ça : c’est l’obsession de Macron. Il veut à tout prix que son second septennat porte la marque de la réforme des retraites. J’avoue ne pas être complètement convaincu dans la mesure où l’argument essentiel est celui de l’équilibre financier du régime des pensions. Il est exact que celui-ci est quasi à l’équilibre cette année mais qu’il se détériore les prochaines années, par  exemple à moins 20 milliards en 2030.

On peut bien sûr vivre avec un tel déficit qui est somme toute assez modeste si on le compare à celui des finances publiques. On peut penser que l’essentiel vient des régimes spéciaux (agriculteurs, militaires, fonctionnaires, SNCF, RATP plus quantité d’organismes publics). Sur ceux-là, le gouvernement reste muet, alors que l’idée en 2017 était de les supprimer et de créer un régime par points qui aurait été le même pour tout le monde (j’avoue que c’est une des raisons pour laquelle je m’étais engagé auprès de Macron).

   Si l’on ne veut ni augmentation des cotisations ni baisse des prestations, il ne reste que l’allongement du temps de travail qui de plus serait parallèle avec l’allongement de la durée de vie. C’était déjà prévu avec la loi Touraine qui allonge la durée de travail d’un trimestre tous les 3 ans jusqu’en 1935. Elisabeth Borne voudrait 3 mois par an jusqu’en 2031 : c’est évidemment une belle accélération et l’on comprend l’irritation des syndicats. Mais l’âge réel de départ à la retraite est de 58 ans, c’est-à-dire que ceux qui sont concernés restent au chômage entre 58 et 62 ans. Ce n’est pas une solution que peuvent appuyer les syndicats. Alors 64 ou 65, quelle différence ?

Là où je rejoins Laurent Berger, c’est sur la prise en compte de la pénibilité. Le système actuel est typique de la bureaucratie à la retraite française. Les points du compte formation professionnelle sont majorés dans dix cas de pénibilité, mais les règles pour en bénéficier sont tellement complexes que, comme d’habitude, les concernés ne le font pas ou si peu car personne n’y comprend rien.

Faisons simple et clair, sortons des critères de pénibilité tous les cas qui ont été inclus pour faire plaisir à la CGT (ex les conducteurs et contrôleurs SNCF), prenons en compte les débuts de carrière à 15 ou 16 an . Le plus important est de valoriser le travail, son intérêt social. Il faut également faire des propositions pour le temps partiel, le travail à domicile,…. Reste comment le faire : le mieux serait une loi spécifique. Chaque parti devrait alors prendre clairement position au Parlement et dire ce qu’il propose. Est-ce trop demander ?

Je conclus en vous souhaitant une bonne année 2023 pour vous et les vôtres. Je serai absent jusqu’à la fin janvier pour cause de voyage à Madagascar.

© CCA 3.0

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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