30 avril 2024

Bande de faux-culs !

     Alors qu’une bande de militaires putschistes vient d’emprisonner le président régulièrement élu du Niger, Mohamed Bazoum, les trois pays du Maghreb pratiquent la politique de l‘autruche : la tête dans le sable, “on n’a rien vu, entendu, et on en dit encore moins”. Quel courage et quel soutien à la CEDEAO !

On avait observé que plusieurs pays africains s’étaient abstenus lors du vote de la motion de condamnation du Niger au Conseil de sécurité de l’ONU, partagés entre le plaisir de condamner la vieille puissance colonisatrice (la France) et le souci de voir tant de demi-solde et caporaux prendre le pouvoir (Guinée, Burkina, Mali), sans mentionner tous les autres plus anciens, le pompon allant à Madagascar qui a voté pour la condamnation puis s’est excusé arguant d’une erreur.

Au fond, rien de bien nouveau pour des pays qui n’ont pas d’Etat, de frontières bien établies ni d’armée, et où l’important est de se partager les prébendes de l’aide.

S’y ajoute le sentiment de colère de la jeunesse qui voit ces vieux régimes corrompus soutenus par les pays européens, les Etats-Unis, la Russie, se perpétuer sans fin et n’apporter aucun progrès. Ils ont bien conscience que les militaires putschistes étaient déjà aux responsabilités sous ces régimes, qu’ils n’ont marqué aucune victoire contre le djihadisme quand ils étaient avec les forces françaises et européennes, et qu’ils n’ont fait que détourner l’aide militaire, sans que le soldat de base en voie la couleur.

Et ce sont toujours les mêmes qui sont aux manettes maintenant. Aucun espoir à l’horizon.

Il s’agit aussi de masquer les politiques d’expulsion des sub-sahariens ouvertement défendues par le Président raciste de la Tunisie, mais également pratiquées par l’Algérie derrière ses beaux discours panarabes, et par le Maroc dont le roi est le plus hypocrite de tous. On ramène ces immigrés, en quelque sorte de l’intérieur, en camions à la frontière sud de la Tunisie de l’Algérie et du Maroc, en plein Sahara, et on les y laisse à 1000 à 2000 km de la première ville, sans eau, nourriture ni transport. C’est les condamner à une mort presque certaine.

Leurs propres frères ! Honte à tous !

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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