4 mai 2024

Sauver le Liban

J’ai beaucoup aimé le Liban. Les différentes confessions musulmanes et chrétiennes y coexistaient pacifiquement, un partage intelligent du pouvoir était prévu par la constitution, l’économie était prospère. Les Libanais aimaient la France et les Français. J’y avais de nombreux amis chers.

Et puis le malheur est arrivé avec la guerre civile atroce de 1975 à 1990, l’occupation par Israël, la création d’une milice chiite, le Hezbollah, contrôlée par l’Iran des mollahs.

Même après la fin de cette guerre civile, rien n’est revenu comme avant : attentats terribles de Beyrouth en 2020, impossibilité de se mettre d’accord sur la répartition des pouvoirs. Un Liban en crise profonde, sans espoir, sans solution.

Et voilà la guerre de Gaza qui survient et la tentation d’ouvrir un second front contre Israël sur sa frontière nord. C’est le Hezbollah qui est appelé à cette opération militaire car il est puissamment armé et a le soutien complet des Iraniens.

Mais les choses ne sont pas si simples. Le souvenir du Golan continue d’hanter les mémoires. La présence au large de deux flottes américaines capables de bombarder n’importe quel objectif de la région incite à la prudence. Et puis le Hezbollah est chiite et non sunnite comme le Hamas. Il soutient et est soutenu par l’Iran, mais n’a pas de lien particulier avec les Palestiniens. Toutes ces raisons l’incitent à la prudence. Nous verrons ce que cheik Nasrallah, chef du Hezbollah, dira demain : il y a gros à parier que ce sera de la grande rhétorique mais pas d’action.

Si c’est une bonne nouvelle, elle ne résout malheureusement pas le drame libanais. Et comme pour Gaza nous n’avons que nos larmes à offrir.

©Guillaume Piolle/CC BY 3.0

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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